Lors de notre séjour en Tanzanie en juin 2024, nous avons effectué l’ascension du Mont Meru quelques jours après notre safari. Ce sommet culminant à 4 566 mètres d’altitude se situe en périphérie de la ville d’Arusha. Bien connu des locaux, il est le deuxième sommet le plus haut du pays (derrière le Kilimandjaro, que l’on aperçoit durant l’ascension) et le 5ème sommet le plus haut d’Afrique (selon le panneau qui vous attend au sommet 😉). L’ascension du Mont Meru permet d’offrir une expérience unique : observation d’animaux sauvages dans le parc National d’Arusha, paysages à couper le souffle lors de l’ascension, lever de soleil sur le Kilimandjaro…et surtout…dépassement de soi.
Informations pratiques
- Formalités d’entrée et de séjour, monnaie et santé : vous pouvez retrouver le détail de ces informations dans cet article.
Quel matériel emporter pour l'Ascension du Mont Meru ? 🥾
- Vêtements : t-shirts et pulls techniques, pantalons de randonnée, polaires, k-way/coupe-vent, doudoune en duvet, pantalon de pluie, casquette/chapeau, bonnet, gants en laine, gants d’hiver, tour de cou, chaussettes de randonnée
- Chaussures : très bonnes chaussures de randonnée (qui ont déjà été portées !), tongs/claquettes pour les refuges
- Equipement : sac à dos de randonnée (50-60L), duffel bag, sac de couchage, bâtons de marche, lampe frontale (INDISPENSABLE pour l’ascension de nuit), camel bag (2L), gourdes
- Accessoires : médicaments, trousse de premier secours, lunettes de soleil, crème solaire, baume à lèvres, anti-moustiques, lingettes pour se laver (pas de douche dans les refuges), snacks (barres énergétiques)
Pas de panique, une liste est fournie par l’agence avec laquelle vous réservez le trek. Si vous ne possédez pas tout le matériel nécessaire, il est possible de le louer auprès de votre agence.

Quelle agence choisir pour vous accompagner ?
Tout d’abord, sachez qu’il est essentiel de passer par un professionnel pour être accompagnés d’un guide, d’un ranger, d’un cuisinier et de porteurs. En fonction du nombre de personnes lors de l’expédition, le nombre de porteurs peut varier. Lors de notre ascension, nous étions accompagnés de 2 porteurs. Malheureusement, nous ne pouvons pas vous recommander l’agence avec laquelle nous sommes partis, Signature Safaris. Nous n’entrerons pas dans les détails ici mais nous leur reprochons, entre autres, un manque de professionnalisme quant à l’organisation du trek et à la sécurité de leurs clients. Nous tenons quand même à souligner le travail remarquable des porteurs et du cuisinier, sans qui, notre ascension n’aurait pas été possible.
En combien de temps faire l'Ascension du Mont Meru ?
Par soucis d’emploi du temps, nous avons effectué l’Ascension en 3 jours et 2 nuits. Néanmoins, nous vous recommandons de la faire en 4 jours et 3 nuits, l’expérience sera plus confortable pour vous, surtout au moment de la redescente.
Faut-il avoir une bonne condition physique ?
La réponse peut sembler évidente mais OUI. Même si le Mont Meru est moins haut que le Kilimandjaro, son ascension reste exigeante et demande une bonne préparation physique. Ainsi, il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière avant votre ascension, comme la course à pied ou le vélo, et de vous entraîner à marcher sur de longues durées. Et ne négligez pas votre préparation mentale ! Pas d’inquiétude cependant, pas besoin d’être un grand athlète pour parvenir au sommet, avec un entraînement adéquat, l’objectif est atteignable pour la plupart des personnes en bonne santé.
Qu'en est-il du mal des montagnes ?
Le mal aigu des montagnes (MAM), qui est dû à la diminution de la pression atmosphérique et de la concentration en oxygène, peut survenir au-delà de 2500 mètres d’altitude et perturber l’équilibre de l’organisme. Les symptômes les plus courants sont les maux de tête, les nausées/vomissements, les étourdissements ou vertiges. Surtout, écoutez votre corps et signalez à votre guide toute apparition de l’un de ces symptômes. Le mal des montagnes peut mener à des complications graves. Les principaux conseils que nous pouvons vous donner pour l’éviter sont de bien vous hydrater et de monter progressivement.
Budget pour un trek de 3 jours/2 nuits
Nous n’allons pas vous mentir, l’organisation d’un trek sur le Mont Meru coûte chère. Voici notre budget pour un trek de 3 jours/2 nuits pour l’ascension du Mont Meru (ce dernier n’inclut pas les vols car nous étions déjà sur place à la suite à notre safari) :
– Ascension du Mont Meru tout compris (avec 1 guide, 1 ranger, 1 cuisinier et 2 porteurs) : 1360$ pour 2 personnes (soit env. 1326€)
– Pourboires : 255$ (soit env. 250€)
– Logements (la veille de l’Ascension et au retour) : 75€ pour 2 nuits à Banana Farm avec petits-déjeuners compris, pour 2 personnes
= Budget total de 1651€ pour 2 personnes, soit 825,5€ par personne.
Notre itinéraire

Jour 1: Momella Gate (1500m) - Miriakamba Hut (2500m)
La veille de notre départ et la nuit de notre retour, nous avons séjourné à Banana Farm Eco Hostel, situé à Arusha. Cet écolodge, implanté au sein d’une ferme et d’une plantation de bananes, propose des prestations de qualité et une ambiance paisible unique. Petit bonus : bananes en libre service à volonté sur tout le site 😊 !
Après une bonne nuit de sommeil, notre guide et son équipe nous ont récupéré à notre hôtel et nous avons rejoint la porte de Momella située à une heure de route de la ville d’Arusha. Une fois les formalités administratives complétées, nous avons commencé l’ascension aux alentours de 13h30, accompagnés d’un ranger armé. Ce dernier est là pour assurer notre sécurité contre les animaux sauvages (buffles, girafes, singes ou même éléphants). Ce premier jour de randonnée commence sur un chemin forestier. Nous avons eu la chance de croiser une grande variété de singes (notamment des colombes) et d’oiseaux. Une fois l’impressionnant Fig Tree passé, la végétation devient de plus en plus dense. Nous avons atteint le refuge de Miriakamba un peu avant la tombée de la nuit (18h00), sans grande difficulté majeure. Il faut compter environ 4h à 5h de marche pour effectuer les 1 000 m de dénivelé.
Après le repas, Doriane a commencé à se sentir mal et a même vomi. Sans doute le contre-coup de l’effort de la journée ou le mal des montagnes ? Nous n’en savions trop rien, et notre guide n’étant pas plus inquiet que ça (et sans oxymètre), nous nous sommes couchés avec une petite inquiétude quant à la poursuite du trek.
Jour 2: Miriakamba Hut (2500m) - Saddle Hut (3500m)
Pour ce deuxième jour d’ascension, la chemin devient un peu plus raide et la végétation change au fur et à mesure de la montée. Les grands arbres couverts de mousse et de lichens laissent alors place à de petits arbustes beaucoup plus secs. Au cours de l’ascension, nous avons eu la chance d’apercevoir le Kilimandjaro à plusieurs reprises. Après environ 5h de randonnée, nous sommes arrivés au refuge de Saddle Hut en début d’après-midi. Après un repas bien mérité, nous avons décidé de nous reposer sans tenter l’ascension du Little Meru. En effet, situé à 3 820 m d’altitude, le Little Meru permet d’effectuer une acclimatation pour habituer le corps à la haute altitude. Nous avons préféré nous reposer pour être en forme pour le départ la nuit même pour le sommet. Le départ pour le sommet était prévu aux alentours de 00h30-1h. C’est ainsi que nous nous sommes couchés, avec un mélange d’excitation et d’appréhension, en pensant à la dernière étape du trek qui nous attendait dans quelques heures : l’atteinte du sommet.
Jour 3: Saddle Hut (3500m) - Sommet du Mont Meru (4566m) - Miriakamba Hut (2500m)
Après seulement 3h de sommeil (oui ça pique…), et un petit déjeuner avalé à la hâte, nous sommes partis pour le dernier jour du trek direction le sommet du mont Meru et ses 4 566 mètres d’altitude. L’ascension s’effectue de nuit à l’aide de lampes frontales. Sans surprise, avec la haute altitude, l’obscurité et la fatigue accumulée, c’est l’étape la plus difficile du trek. Nous étions accompagnés de notre guide en tête de marche et d’un des porteurs qui, lui, fermait la marche et nous changeait les idées en chantant. Là, le mode pilote automatique s’active : on avance avec une faible visibilité, sans trop réfléchir. Le premier jour de notre trek, nous avions croisé une québécoise avec son jeune ado qui avaient atteint le sommet quelques heures plus tôt. Ses paroles retentissaient en boucle dans nos têtes « Tout se joue dans la tête, ce qui compte, c’est le mental ! ». Qu’est-ce qu’elle avait raison !
Pour cette dernière étape, le chemin est majoritairement très sec et caillouteux car toute la traversée s’effectue sur le volcan. Après deux heures de marche, nous avons atteint le premier point de passage : Rhino Point à 3 800 mètres d’altitude. A ce stade, nous tenions le coup, pas de grande difficulté à signaler. Le mal des montagnes n’a pas été ressenti. Depuis ce point, nous avons encore marché environ 6h-6h30 pour atteindre le sommet.

A la suite de Rhino Point se sont enchaînés 3 passages techniques franchissables à l’aide de cordes. Ces passages sont assez impressionnants de nuit mais avec une bonne concentration, ces derniers s’effectuent sans encombre. Malheureusement, nous n’avons pas atteint le sommet à temps pour le lever du soleil, mais nous avons quand même pu l’observer derrière le Kilimandjaro : un moment inoubliable !! Après ce moment d’émerveillement, nous pensions (à tord) être tout proches du sommet. Grave erreur !! Des cailloux (encore et encore) s’étalaient à perte de vue devant nous. La dernière partie de l’ascension s’effectue sur la crête de la montagne.

Après 8h30 de marche (comme nous l’avait prédit la québécoise rencontrée quelques jours plus tôt), nous avons ENFIN atteint le sommet à 9h15 le 30 juin 2024 (certificat à l’appui). Quelle satisfaction ! « On l’a fait !! ». La joie a été de courte durée. Nous sommes restés 20 minutes au sommet : le temps d’admirer la vue (magnifique), de prendre quelques photos et de manger un petit bout. Désormais, nous attendait l’étape souvent (trop) sous-estimée : la redescente !
L’objectif était de redescendre jusqu’à Miriakamba Hut (le premier refuge) où une voiture (la rescue) nous attendait. La descente est longue et la fatigue se fait ressentir. Nous sommes arrivés à Saddle Hut en début d’après-midi. Après avoir avalé rapidement notre repas, nous avons repris le chemin pour Miriakamba Hut. Retardés par une douleur aux adducteurs de Doriane, nous sommes arrivés en début de soirée. Nous avons dû négocier avec notre guide et le ranger pour que la rescue nous attende.
C’est à ce moment-là que nous avons appris que le trek en 3 jours n’était plus réellement commercialisé car cela est trop éprouvant pour les randonneurs (entre 15 et 18 heures de marche, 1 000 m de dénivelé positif et 2 000m de dénivelé négatif en une journée). Il est donc préférable et recommandé d’effectuer cette itinéraire en 4 jours avec une première descente jusqu’à Saddle Hut puis jusqu’à Miriakamba Hut le dernier jour. Pour ce qui est du mal des montagnes, Hugo a ressenti quelques légers symptômes avec notamment des maux de têtes lors de la descente.
Bilan de notre expérience
4566 mètres. Un nombre qui restera gravé en nous. Pendant cette ascension, nous sommes passés par toutes les émotions : du rire aux larmes, en traversant des moments de doute. Mais ce que nous retiendrons surtout, c’est le dépassement de soi. Aujourd’hui, lorsque nous repensons à notre ascension, nous sommes fiers d’être allés jusqu’au bout. Alors, à quand la prochaine ?!
Si nous devions vous donner un seul conseil : « polé-polé ! » 😊 En swahili, cela signifie « doucement » et cela prend tout son sens désormais : Doucement, mais sûrement, nous y sommes arrivés.
Merci de nous avoir lus. N’hésitez pas à mettre vos remarques et à poser vos questions en commentaires. 😉